Bibliothèque de SuZette
questa pagina proviene per gentile concessione dal sito "bibliothèque de suzette" ora chiuso




JACQUELINE RIVIERE
Mme Alexandre Bernhardt

(b. Brive 8 Mai 1851- d. Paris Février 1920)

(pseud of Jeanne Joséphine Marie Spallarossa, Mme Alexandre Bernhardt  — dite Mme Bernard de Laroche)

Jeanne Joséphine Marie Spallarossa, est fille de Jean Baptiste un officier corse de Bastia, décoré de la Legion d'Honneur qui  en 1848 epouse Elisabeth Marie Martine de GILIBERT DE MERLHIAC,
issue d'une grande lignée corrézienne, descendante de Henri de la Tour d'Auvergne.

Rivière eut deux frères: Edouard Jean Charles (b. Paris 1863) et Nicolas Guillaume (b. Blois 1849. ) et deux soeurs Marie Elisabeth Augustine et Aimable Elizabeth Angèle (b. Colmar 1854). Les deux garçons ne continueront pas les glorieuses traditions ni militaires ni aristocratiques de la famille: Jean Charles de profession "comptable" épousa en 1892 sa convivente une blanchisseuse illégitime et en 1900 après son divorce, une couturière, fille d'un terrassier; Nicolas "employé", epousa, comme son frère, une couturière à Paris en 1880.

Elle est petite-fille du lieutenant de vaisseau Marie Martin Guillaume de Gilibert de Merlhiac,
(1789-1873) Officier de marine, puis dramaturge , auteur de mélodrames, de tragédies lyriques, de vaudevilles. Il quitta la marine pour des raisons de santé à vingt-neuf ans et se consacra à la littérature. Il écrivit des pièces de théâtre et collabora à la Quotidienne, au Lycée, aux Lettres champenoises. Martin Guillaume fut le dernier Gilibert de Merlhiac.

Son mari Alexandre (n. Paris 1832) était ingénieur civil, inspecteur général d'Assurances. Avant leur mariage ils vécurent ensemble à Paris, rue de Chateaudun et à Vincennes, rue Plateau, 21 où ils se marièrent le 7 juin 1887.
En 1882 ils eurent une fille illégitime Marthe Suzanne qu'ils reconnurent mais qu'ils légitimèrent seulement à la date de leur mariage. Ils divorcèrent en 1899.

Alexandre lui même était fils illégitime de Caroline Marguerite Bernhardt et de père inconnu (comme sa soeur Alexandrine née en 1826). Il resta orphelin a cinq ans mais il reussit à faire des etudes et à se diplomer peut-être avec l'aide de sa famille ou du pere "inconnu". 

Joséphine passe son enfance dans le Limousin entre les Gilibert dans leur fief de Merlhiac, hameau de la commune de Saint Viance, et une branche Spallarossa implantée a Cublac. Elle fut elevée à la Maison de la Légion d'Honneur à Saint-Denis. Elle perd son père en 1863.

A la fin de ses études la famille habite Paris, rue Blanche 94 (IX). Mme Spallarossa reçoit une toute petite pension militaire d'environ 3000fr par/an. Elle meurt en 1873, a l'Hôtel-Dieu, Nôtre Dame, a l'âge de cinquante-deux ans.  Le pension se réduit à  1330/an payée aux enfants mineurs. Avec l'aide de la famille Charles Edouard entames des études en médecine qu'il ne finira pas; en 1901 il est comptable au secrétariat général de l'œuvre des enfants tuberculeux d'Ormesson. Sans fortune, il faut gagner sa vie n'importe comment.

Douée de talent littéraire comme son grand-père, pour gagner sa vie, Jacqueline commence à ecrire. Elle connait   Bernhardt de vingt ans son ainé. Elle assume le nom de Mme Bernard de Laroche: Bernard sonne comme Bernhardt, le petit "de" confirme la respectabilité de la jeune femme. Laroche est un petit village dans le canton de Larche où son grand-père Merlhiac avait fait des fouilles archeologiques.

Sous ce nom elle collabore a Les Veillées des Chaumières pour Blériot, et se lie d'amitié  avec Raoul de Navéry avec qui elle écrit  sous le nom B. de Laroche Les Femmes malheureuses, et Le Roman d'un honnête homme, qui seront repris par H. Gautier, dans la Collection Blériot.
Elle écrit des récits historiques comme  La Flèche mystérieuse, 1885, Paris héroïque, 1886,   Miriam. La Grèce patriotique, 1886, tous publiés à Limoges chez M. Barbou.

Plus tard elle adoptera le pseudonyme Jacqueline Rivière en souvenir du Commandant  Henri Rivière  un officier de marine français décapité par les chinois en 1883 durant la campagne française au Tonkin, le sujet de son livre Les Français au Tonkin, 1886. Henri Rivière était ami de famille: il était lié à Marie Martin Guillaume de Gilibert de Merlhiac, le grand père de Jacqueline, non seulement par leur profession d'officiers de marine, mais parce que comme dit un rapport confidentiel sur lui  "il parait intéressé outre mesure à la poésie et à la littérature"  Bien qu'ayant été toute sa vie officier de la Marine française, Henri Rivière qui avait des ambitions littéraires, fut journaliste pour La Liberté, et contribua à la Revue des deux mondes. Une vraie source d'inspiration pour la jeune Jacqueline.


Avec le nom Mme  B. de Laroche elle s'était crée une identité qui finit pour devenir légale. (voir Alcanter de Brahm) puisque ce fut sous ce nom que la SDGL —  dont elle faisait partie comme adhérénte — annonça sa mort à la séance du 23 Février 1920. Sa fille Suzanne aussi est classée comme "Suzanne Rivière pseud. of Susanne de Laroche" dans le Copyright Catalogue de 1942 de la Library of Congress, qui reporte les vrais noms des auteurs.

Rivière était une femme "liberée" de la chaîne du mariage (comme de Navery) qui prêchait le travail des femmes pour qu'elles aient une indépendance financière et ne soient pas à la merci d'un mari.  C'est le sujet de son roman "La Greffe d'or". H. Gautier, (s. d.). Elle fut un bon example des ses idées puisqu'elle travailla jusqu'à sa mort a l'age de 69 ans.

En 1905 Bernard de Laroche (Mme Jeanne Bernhardt) vit au 21, rue Rousselet, impasse calme et tranquille du 7me, fréquentée par de nombreux artistes. Henri Gautier la choisit comme directrice de son nouvel hebdomadaire La Semaine de Suzette. Elle a montré son abilité son serieux et ses capacités d'organization comme rédactrice aux Veillées des Chaumières. Sous le nom Tante Jacqueline elle signe sur la Semaine la rubrique Lettres d'une Tante, l'editoriale porte-drapeau officiel des dogmes morals religieux et politiques de La Semaine. Comme son homologue Tante Mad (M.Giraud) , elle est divorcée. Elle a vecut en concubinage et a eu une fille illégitime, un passé qu'on cache soigneusement pour ne pas scandaliser les mères des petites Suzettes.

Mais élevée dans la discipline stricte de l'institution de la Légion d'Honneur, Tante Jacqueline a le sens du travail bien fait et approfondi et dès son lancement, elle fait de la Semaine de Suzette un journal captivant et très attrayant pour les petites lectrices et cet effort ne se démentira pas. Aussi lors de sa mort subite en 1920, La Semaine de Suzette lui dédiera une nécrologie élogieuse et méritée.

Dans le premier numero de La Semaine de Suzette, Jacqueline Rivière fit les textes de la première parution de Bécassine. On lui fait credit d'avoir inventé le personnage. Elle eut aussi l'idée de dessiner un trousseau pour la poupée Bleuette.

Dans la Lettre d'une Tante, Semaine de Suzette du 13 Dec. 1906 Rivière-Tante Jacqueline fait une reference indirecte à son passé limousin: «J'avais une soeur de lait qui s'appellait Mariette: un jour, voulant lui faire un cadeau je lui dit: "Je veux te donner un robe: comment la veux-tu?" La fillette toujours habillée de pieces et de morceaux, ne pensa pas qu'on put couper une robe à même un rouleau d'etoffe. Elle repondit naivement: "De quoi je la veux demoiselle? des petassons donc!" Le petassons en Limousin sont de petits morceaux.»
 

Proposée par Henri Gautier, elle fut decorée de la Legion d'honneur pour ses services a l'éducation de la jeunesse.

Sa fille Suzanne fut aussi écrivaine avec les pseudonimes de Arlette de Maillane et Suzanne Rivière (voir).

(source: The Rutheford-Pemberton Fund, Exeter University, Department of Foreign Literature & Annuaire des gens de lettres et des dessinateurs)

Merci à Mme Aline Lefebvre ENTRAIDE-19 Brive-la-Gaillarde

 



homepage Bibliothèque de Suzette