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MAGGIE SALCEDO

(b. Paris, 11 May 1890 — d. Paris, 15 Nov. 1959)


Courtesy ©Mme Sylvia Dorance
circa 1905-1910


Maggie Salcedo écrivain, illustratrice et peintre est le nom d'art de Marguerite Sephora Seligmann-Lui, issue d'une famille juive, française depuis des générations. Elle naît à Paris à onze heures et demi du matin, rue Daubigny, 6 (17e), fille cadette de Gustave Pierre et de Berthe Sarah Thérèse Lange.

Les Seligmann-Lui font partie de l'haute bourgeoisie parisienne: leurs receptions sont frequentées par le beau monde artistique-intellectuel de la capital. Après rue Daubigny ils habiteront rue Mozart et rue du Ranelagh dans le XVI arrondissement.

Gustave Pierre Seligmann-Lui (b. 1855 Epinal) polytechnicien, inspecteur adjoint à l'inspection générale des Postes et des Télégraphes, fut une des pionniers des télécommunications. Chargé de l'organisation du système téléphonique français il accomplit plusieurs missions à l'étranger notamment au Cambodge, au Siam et en Amérique où il se rendit en 1890; il passa une semaine à New York visitant plusieurs compagnies téléphoniques de la ville. En 1897 il présent un brevet pour automatiser le systeme telephonique An Improved System of Automatic Telephone Exchange, AD 1897 No 25,151.
En 1898 il est nommé directeur-ingénieur adjoint à la direction des services électriques de la région de Paris. Il fut le traducteur français du texte de Maxwell: Traité d'Électricité et de magnétisme, Gauthier-Villars, 1885. Commandeur de la Légion d'Honneur, Lieutenant Colonel, il est mort au combat le 9/12/1916 à Sains-en-Gohelle dans la Somme.


La soeur ainée de Maggie, Geneviève Mathilde (b. Paris 12 Avr 1885-d.Paris 2 Juin 1971), traductrice et écrivain sous le pseudonyme de Geneviève Sellier-Leclerc. Dès leur jeune âge les deux soeurs apprennent l'allemand et l'anglais qu'elles parleront couramment.
Geneviève fut la première traductrice française de Gone with the Wind et en 1919 de Almayer's Folly de Joseph Conrad avec qui elle était en correspondence dès 1910.


Un frère Alfred Gustave Paul (b. Tours 18 Sept 1895) polytechnicien comme son père sous-Lieutenant au 1er RAC, mourut à l'hôpital de Commercy (55) le 17 mars 1915 dès suites de ses blessures de guerre.


Maggie étudie les arts graphiques et le dessin sous Eugène Grasset à l'Académie de La Grande Chaumière à Montparnasse qui compta parmi ses elèves Giacometti et Modigliani. Ses premiers dessins signés Maggie apparaissent en 1907 quand, à l'age de 17 ans, elle illustre Les malices de Pomme et Poire texte de Christophe, illustrations de Maggie, Bibliothèque d'Editions pour Enfants. En 1909 elle illustre pour l'éditeur anglais William Heinemann Fairies and Flowers par Frances Ward. La relation avec l'éditeur anglais est peut-être due à sa soeur.
En famille il y avait une autre écrivaine: la cousine Lily Lévy, Mme Jean-Félix Javal, (1882-1958) poète et écrivaine pour la jeunesse sous le pseudonyme de Lily Jean-Javal.


Le 11 août 1915, Maggie épouse à Paris16me, l'industriel céramiste David André Alexandre Salzedo (Paris 31 Oct 1892-d. Paris 26 Avril 1956) issu d'une famille originaire de Bayonne, fils de Raphael Jacob Salzedo commerçant de vins à Bordeaux, et Henriette Betty Getting. Les Salzedo étaient une ancienne famille juive arrivée en France suite à l' expulsion des juifs d'Espagne. De profession courtiers, agents de change, banquiers et commerçants ils s'étaient etablis entre St-Esprit dès-Bayonne et Bordeaux.


André pratique l'equitation et frequente les milieux parisiens et de la côte atlantique oú le sport se mêle à la mondanité. Tout jeune, il participe avec distinction sur son cheval Bruiser aux concours hippiques: en 1908 medaille de bronze au Concours du Gran Palais à Paris, en 1910 deuxième dans l'épreuve des poids légers au cross-country à Biarritz ("Tant au point de vue sportif qu'au point de vue mondain, le cross-country qui a été couru jeudi sur les hauteurs d'Arcangues a été des plus réussis" s'enthousiasme Le Figaro dans son reportage, Avril 1910). Il est beau, brun, fort seduisant. En 1915 il est mobilisé.


Les Salzedo habitèrent entre Paris et Saint-Martin-de-Hinx près de Bayonne. Ils eurent trois enfants: deux filles Marie-Violette et Pascaline et un garçon Dominique. Pascaline devint une scientifique renommée et travailla à l'Institut Curie: en 1944 elle épousa son professeur, Raymond Daudel, physiciste, pionnier de la chimie quantique, directeur au CNRS, Professeur à la Sorbonne. Dominique joignit la Free French Navy (FNFL) à Londres pendant la seconde guerre mondiale: ensuite il fit une carrière dans la French Fleet Air Arm (l'Aéreonautique Navale Française)
.

Après son mariage Maggie signe Maggie Salzedo. A Bayonne, elle travaille avec les architectes déco Benjamin et Louis Gomez : elle décore les somptueuses villas qu'ils créent dans la région, en composant des panneaux muraux et des paravents aux motifs tirés du folklore et de la vie quotidienne basques.
Elle décore le guignol du paquebot Paris qui fit son voyage de début de Le Havre à New York en juin 1921 ("un guignol charmant dû au pinceau délicat de Maggie Salzedo" reporta Le Figaro). Environ 1924 André Salzedo entame une relation avec la jeune Henriette Binger veuve Barthes (mère de Roland Barthes) — qui après la mort de son mari en 1916 s'était refugiée a Bayonne chez ses beaux-parents — dont il eut un fils, Michel, né le 11 avril 1927 à Capbreton, qui porta le nom de son père. Pour autant, même après son divorce André, ne vecut jamais avec Henriette: il se remaria encore deux fois. Il meurt en 1956.


En 1927 André investe le patrimoine de Maggie dans une fabrique de ceramique. Quoiqu'il aît inventé un systeme d'isolation des tuiles et panneaux ceramiques (Improvements in and relating to facing panels or tiles) qui obtientra un brevet anglais (12650/32) en 1932, l'affaire fait faillite. Le Salzedo divorcent en 1931.
Maggie adopte un nom d'art legèrement modifié en Maggie Salcedo. A Paris elle ouvre une école de dessin pour enfants, rue de la Source (16me). Elle fait des traductions et des dessins pour de petits produits commerciaux qu'elle ne signe pas pour ne pas compromettre son nom de peintre.

En 1940 à l'armistice, retour à Bayonne avec sa fille Marie-Violette à "Martel", la maison de son ex-mari, une vieille maison sauvée de la faillite, qu'elle aimait beaucoup et qu'elle a représentée plusieurs fois dans ses dessins. A l'arrivée à Bayonne des Allemands (1943) Maggie se refugie dans un petit village de la Creuse très près de Vichy et tout près de Montluçon où sa cousine Lily, bourbonnaise d'adoption, avait habité de 1890 a 1923 et conservait un reseau des relations fiables. Elle rentre à Paris dès la fin du conflit, rejondre sa mère, sa fille Pascaline et sa soeur qui en se cachant sous le nom de plume de Geneviève sont restées à Paris pendant l'occupation: Elles ont eu la chance de ne pas être denoncées quoique tous les voisins sachent qu'elles sont juives. Toute la famille se retrouve saine et sauve.

Maggie Salcedo continua à travailler après la guerre quoique d'une manière réduite, soît comme illustratrice que comme écrivaine. Elle faisait aussi des traductions avec sa soeur Elle vecut entre les familles de ses enfants Marie-Violette et Dominique entourée de ses sept petits enfants. Souffrante d'angine elle s'éteint à Paris à 69 ans.

Elle fut une des créatrices des toilettes de la poupée Bleuette et des couvertures de la Collection Aurore ed. Gedalge, collection de romans "pouvant être mis dans toutes les mains". Elle collabora à la Gazette du bon ton, à L'Illustration des modes, au Jardin des modes nouvelles, et à Vogue. Elle a dessiné plusieurs catalogues des Grands Magasins de Paris dans les années '20 et '30, et illustré des publicités pour les laboratoires pharmaceutiques Usines du Rhône et Laboratoires Rolland (1).
Salzedo illustre une série d'affiches pour la Croix Rouge Française et (en 1924) pour la Fraternité Franco-Américaine, le bureau de répartition des dons recueillis aux USA pour les orphelins français. Elle est aussi l'auteur de nombreux textes pour enfants (ex. Bout de Réglisse n'a pas de malice, Gedalge, 1926; Le livre de Miette, Bourrelier, 1934; La mission du Biquet, Albin Michel, 1948).

La robe de bal et Le Voilier Mystérieux pour Gauthier Languereau furent écrits sous le pseudonyme de Marie-Claude Castéran. Dans Le Voilier Mystérieux, Salcedo donne aux protagonistes les noms des ses petits-enfants. Le lieu est le Cotentin une région de la Normandie qu'elle aimait particulièrement.


Elle exposa à l'Exposition Universelle à Paris, en 1925 et au Salon des Humoristes.
Un dessin signé Seligmann-Lui Maggie sans date, se trouve au Guggenheim Museum dans le fond Hilla von Rebay (box 000144, folder 21).
Une exposition de l'œuvre de Maggie Salcedo a été organisée à Paris en 2001 (2). Le catalogue contient une biographie & une bibliographie détaillée de son œuvre.



in Semaine de Suzette, 1938

Advertising for Doctor Roussel's HEMOSTYL, 1928

(1) Voir: La contribution de Maggie Salcedo à la publicité pharmaceutique by Pierre Julien, p. 542-544, facsims. in: Revue d'histoire de la pharmacie. T. 49, no. 332 (2001)

(2) "Maggie Salcedo" publié en 2001 à l'occasion de l'exposition Maggie Salcedo illustratrice Art deco, organisée à la Bibliothéque Forney, Hotel de Sens, 1 rue du Figuier, Paris IV du 19 juin au 25 aout 2001.

Advertising for Doctor Roussel's HEMOSTYL, 1928
(Sources : Library of Congress. Copyright Office & UK Patent Office & Archives de Paris & Base Leonore & Institution of Electrical Engineers, Year Book 1900 & Grand annuaire des littérateurs et des notabilités artistiques, 1910 & Qui êtes-vous?, 1909 & Dictionary of Literary Biography on Roland (Gerard) Barthes, & R-B Roland Barthes: Roland Barthes: exposition présentée au Centre Pompidou, by Marianne Alphant, Nathalie Léger, 2002 & Roland Barthes: A Biography? by Louis-Jean Calvet, Jean Louis Calvet, 1992 & Monument Commémoratif Ecole polytechnique, Memorial Geneaweb & BNF & Les Cahiers bourbonnais et du centre, 1961 & Geneanet & La Semaine de Suzette & Catalogue "Maggie Salcedo" exhibition 2001 & Guggenheim Museum & Le Figaro on line in GALLICA — With thanks to Ralph de Butler for supplying the real name of Maggie Salcedo. Some information kindly supplied by Mme Sylvia Dorance, Maggie Salcedo grandaughter)

Published 7 March 2010 text ©www.bibliotecadeimieiragazzi.com



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